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LADIES

Pochette du livre LADIES

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TINTIN CHEZ LES PUTAINS - Extrait du livre :


Lundi 25 juillet 1988, Bar W52 (sic !), Pattaya.
Ma petite Caroline que j’aime,


Je n’en peux plus. Jusque là, j’avais tenu bon, serré les dents, accumulé les expériences sordides. Je découvre combien je suis absolument seul et démuni au milieu de ces foules de vacanciers joyeux qui profitent sans malaise apparent du Sea Sex and Sun à bon marché. Tu es si loin, à l’autre bout du monde. Si loin... A qui confier ma détresse, avec qui partager mon refus de ce moderne marché aux esclaves sur fond de cocotiers et de sable fin ? La ville compterait 15 000 prostituées. Au minimum. Le plus pénible est qu’elles semblent se vendre avec gaieté. Suis-je donc le seul imbécile ici à ne pas pouvoir supporter ce commerce odieux ? J’étais naïvement venu à la rencontre de la beauté des femmes, à la recherche du charme et de la séduction, d’instants de tendresse possibles. Je trouve la foire aux bestiaux, le marchandage, le clinquant, le kitsch triomphant et le sexe à gogo. Le Disneyland du cul. Trop c’est trop.
Quand j’étais enfant, j’adorais Tintin, et la lecture assidue des albums d’Hergé n’a pas peu contribué à ma vocation de photographe voyageur. Mû par je ne sais quelle étrange fascination, née peut-être du vertige de l’inconnu, du mystère de ces femmes que je m’interdisais d’approcher pour préserver mon innocence et ma pureté, j’ai voulu raconter Tintin chez les Putains. Mais les femmes que je m’autorise à présent ont perdu leur aura de mystère, et si dorénavant j’ai le vertige, c’est d’en savoir trop, d’être sorti trop vite, trop brutalement des brumes sulfureuses de mes phantasmes pour pénétrer sous les néons livides et hagards, dans la lumière blafarde de la réalité. Tintin chez les Putains n’est pas un livre pour les enfants, et heureusement pour moi, malheureusement pour le livre, il reste encore beaucoup de l’enfant dans mon coeur. J’ai vaguement envie de me pendre et si j’étais moins fou, je rangerais immédiatement mes pinceaux et mes crayons, j’arrêterais ce travail à l’instant même.
Si j’en reviens, quand je serai grand, je veux être moissonneur d’étoiles.




Entretien réalisé par Claire-Lise HAVET le samedi 21 avril 2007 au domicile du photographe Xavier Zimbardo :


Quel a été votre but, votre projet initial dans cette aventure ?
Etait-ce une motivation personnelle ou y avait-il derrière cela, une ambition de témoigner, de documenter une situation ?
Je suis quelqu’un qui avance un peu par coup de tête. J’ai toujours beaucoup d’idées, de choses à faire en tête, et celle-là à l’époque ne devait pas être la plus importante. Il n’y a jamais une seule raison qui détermine pourquoi on fait ces choses, elles dépendent de différentes terminologies, déterminées elles-mêmes par le surmoi/le moi/ le ça. Il y a ce qui te détermine au niveau de ta vie, de ton désir, de ta création, et ce qui te détermine au niveau de tes tripes, ton ventre, tes fantasmes qui rentrent en compte, surtout dans un sujet comme celui-là. C’était déjà délicat à l’époque, ça l’est peut-être encore plus aujourd’hui. Ce sujet n’est pas anodin pour moi, il touche au cœur de la relation humaine. Si c’était à refaire je le referais. Spirituellement, à l’époque, ça ne pouvait pas se passer autrement, dans ce sujet il y a une vraie interrogation au sens large, LADIES c’est à la fois spirituel, philosophique, initiatique. J’aime ce mot initiatique, il vient de ce que t’apprennent la vie et l’expérience. Ce sujet est au cœur du problème entre désir et devoir, entre ce qu’on doit faire et ce qu’on a envie de faire. Mon projet s’inscrit dans le cadre d’une réalité militante. J’ai été militant pendant longtemps, indigné par l’injustice. Pour moi il y avait une frontière impossible à franchir dans cette idée du désir transformé en marchandise. Le fait que l’ « amour » (chacun y met ce qu’il veut) puisse se vendre, c’était inadmissible. J’ai commencé à militer depuis l’affaire Gabrielle Russier, à propos de laquelle fut conçu le film d’André Cayatte « Mourir d’aimer ». Elle était professeur et sortait avec un de ses étudiants, mineur, elle a été emmerdée par la justice et les parents qui ont porté plainte. Cette situation l’a poussée au suicide. Elle avait 32 ans. C’est un élément fondateur de ma révolte, je voulais lutter contre cette hypocrisie qui vise à nier une relation consentie et acceptée de part et d’autre dans laquelle l’Etat n’a pas à mettre son nez. Aujourd’hui avec des gens comme Sarkozy (et sa loi contre la prostitution) on est dans un vrai retour aux valeurs prétendument sacrées sous couvert de la sécurité et on régresse dans les choses qui nous sont permises. On est aujourd’hui dans une société où c’est le capitalisme, en entraînant la concurrence, qui crée l’insécurité, et tout le monde accepte de s’y adapter. Il n’y apparemment plus de perspectives crédibles de révolutions sociales, et personne ne propose d’alternatives réelles... J’en reviens à l’idée de la prostitution et de faire l’amour pour de l’argent, c’est quelque chose que je n’aurais jamais fait, ça brise la frontière entre le rêve, ton fantasme et la réalité. Et en même temps, en le faisant tu n’imagines pas qu’elle se vend. Je ne suis pas capable de savoir si c’est moralement acceptable, même si c’est consenti. Pour moi ces femmes devenaient interdites car je me refusais à croire que même l’amour s’achète dans une société où tout est marchandise. Le sujet se situe là, dans ma vision d’en finir avec une société marchande. Et ces femmes, qui me devenaient interdites, me fascinaient d’autant plus. Je raconte dans les premières pages du livre ma première rencontre avec ces femmes, auxquelles j’ai résisté par conviction, mais dont le souvenir m’a hanté jusqu’alors. C’est Caroline, ma compagne du moment et une ariste audacieuse qui m’a invité à le faire, qui m’a dit : « quand tu as un fantasme comme ça, fais-le, fais en quelque chose de fort, de vrai, de grand. » Nous étions pour l’union libre, c’était tout à fait actuel dans le sentiment révolutionnaire d’après 1968, la jalousie était à nos yeux un sentiment mesquin. Je fais allusion à mes convictions en parlant de la révolution au début (14 juillet, Bolchévik, bal de la révolution), mais je n’avais pas envie de les étaler. Pourtant j’ai été d’abord dans les jeunesses communistes, prenant part aux luttes de quartiers etc. Les grèves sont des moments intenses de rencontres, de liberté et d’étreintes, où la sexualité a sa place. J’ai exploré les différentes tendances se réclamant du trotskisme, les diverses approches qu’on qualifiait globalement de gauchistes, la Ligue Communiste Révolutionnaire, la Ligue Trotskyste de France, mais j’ai quitté ce monde-là car c’était trop dur, nous étions très à contre-courant et terriblement haïs, notamment quand on prenait position non seulement contre le Shah mais aussi les mollah dans la révolution iranienne certains « camarades » (!) nous accusaient de faire le jeu de la SAVAK [police secrète du Shah] ou carrément d’être des flics ou des provocateurs (on se souvient mal combien tant de mouvements à gauche comme à l’extrême-gauche ont soutenu alors la soi-disant révolution iranienne parce que « le peuple était dans la rue »), ou quand nous estimions que la caste qui avait pris le pouvoir au travers de la révolution cubaine dirigeait le pays de manière bureaucratique, alors que la plupart se montraient totalement acritiques face à la popularité des guevaro-castristes). Cet état d’esprit militant allié à mon fantasme des premières femmes rencontrées en Thaïlande (déjà fascinantes pour elles-mêmes, leur grâce…) a été le point clé de mon engagement sur ce chemin paradoxal et périlleux.


Quel autre moyen auriez- vous pu envisager pour vous intéresser aux conditions des femmes (prostituées) en Thaïlande ?
Caroline m’a dit : « Vas-y », et elle m’a demandé de lui raconter ce que je ferais tous les jours. J’avais envie d’en faire un livre, et je me suis dit que ce serait bien. C’est un projet photo qui a fini par me tenailler, je suis au fond plus artiste que journaliste, je cherche ce qui va toucher au cœur notre être, notre âme pour ce qu’on a à partager avec les autres. J’en suis à une douzaine de livres aujourd’hui, et chacun a été à l’origine d’une aventure.
Mon projet ici c’était clairement d’aller là-bas pour m’autoriser ce que je m’interdisais, découvrir ce monde et sa réalité, cerner la différence entre mon fantasme et ce que j’allais découvrir, c’est en quelque sorte traverser le miroir pour se rendre au plus près de cette vérité. L’argent transforme les relations dans le cas précis de la prostitution, et j’ai essayé pourtant d’avoir un autre rapport avec elles, j’ai été avec l’une d’entre elles comme si elle était ma petite amie. Entre nous s’est établi une relation humaine dans laquelle il fallait chercher le vrai du faux. Les relations sont faussées dés que l’argent entre en jeu. Au-delà de la relation physique je voulais chercher la vérité des êtres et de l’âme. Par rapport à mon expérience il me fallait prendre des risques pour cerner à leur contact ce que c’est qu’un mec bien, ou un mec pourri. Je voulais montrer que tout est faux quand on est dans « l’avoir » entre deux êtres, on n’ est plus deux mondes qui partagent mais on devient des choses, des objets, c’est une double humiliation quand on pose le portefeuille sur la table. Je m’humilie aussi à me mettre dans cette situation, j’ai voulu le vivre, ce passage de l’ « être » à « l’avoir ».




Auriez-vous pu vous intéresser à cette question sans vous mettre dans la peau du client ?
J’aurais pu le faire, aujourd’hui je serais plus dans cette position, mais c’est aussi parce que j’ai traversé l’ « autre » expérience. J’ai approché la situation de ces femmes mais aussi la mienne à travers l’ambiguïté de mes désirs. Le livre parle de mon sujet, mais aussi de moi comme sujet. C’est une situation aussi attractive, agréable pour une âme non initiée. Je m’autorise à briser le rempart, mais c’est aussi vendre son âme au diable, descendre du cœur du paradis au cœur de l’enfer. C’est quelque chose à devenir fou. Je suis allé plus loin que l’analyse d’une société, je suis allé au bout de moi-même.


Quelle a été la part informative de votre travail ?
La dimension du témoignage, la volonté d’informer sont ici basées sur la sincérité. Pour m’investir je me suis mis à nu, j’ai enlevé mes défenses devant tout le monde. Ça me dégoûte et ça me fascine en même temps, je suis plein de contradictions. Je crois au côté généreux de ce livre. Si on veut résoudre les choses il faut se le dire, il y a une urgence à dire la vérité aujourd’hui. J’avais envie de dire, si je suis sincère, soyez-le. Je ne suis pas du tout dans un côté « reality show » si présent aujourd’hui, ce n’était pas pour être exhibitionniste, pour avoir le sentiment d’exister mais pour aller au bout de moi. En me racontant j’invite les autres à s’explorer, et ce n’est pas anodin si dans ce mot on peut y lire « sexe » et « pleurer ». Pour s’aimer il faut connaître son monde intérieur, voilà mon monde, mon ambiguïté, cette exploration de l’intime dit où j’en suis, entre sincérité et ambiguïté. Mais le sujet n’est pas uniquement ma confrontation personnelle avec cet univers, j’ai aussi le courage de dire, et d’être franc sur mon rapport avec les femmes.
Aujourd’hui je réinjecterais peut-être des choses informatives, je voulais éviter le côté statistique comme la simple constatation d’un événement avec son nombre de victimes, comme : « Aujourd’hui, 193 morts à Bagdad » par exemple. On pourrait faire un livre sur la vie de chacune de ces personnes en racontant qui elles sont, ça pourrait être une approche fabuleuse, mais on ne se donne pas le temps, on ne le fait pas. Je n’ai pas été précis en termes de chiffres sur le nombre de prostituées, j’ai tenté d’évoquer une ambiance, une atmosphère, un climat, je me sentais plus artiste que journaliste.


Que pensez-vous alors avoir montré de ces personnes ?
J’ai décrit des gens au quotidien, je n’en ai pas fait des gens lointains comme la distance qu’on met aujourd’hui entre nous et les immigrés par exemple, nous et les prostitués. J’en ai fait des êtres palpables. Ce sont des êtres vivants, ces filles, ces gens, me faisaient face et il n’y avait pas de frontières entre eux et moi, ils peuvent être aussi formidables que nous ou non, on les découvre comme familiers. Demain on peut tous être prostitués, les mettre dans une catégorie c’est réducteur, elles sont plus que ça. J’ai abattu la distance entre la femme du fantasme, et l’être de chair, de sang et d’âme qu’elle est, je voulais chercher la vérité de nos rapports, questionner le problème de la vérité et du mensonge dans le rapport à l’autre. Tu te dis toujours qu’en fonction de toi, de qui tu es, ta personnalité, ce sera différent.


Pourquoi ne pas avoir laissé plus de place à cet Autre, dans des témoignages, des dialogues par exemple ?
Par immaturité je pense, j’étais englué dans mon problème. J’ai beaucoup appris de mes expériences, et je continue aujourd’hui. J’ai essayé d’être sincère, mais j’ai aussi manqué de temps, c’était trop dur et je n’ai pas supporté. Très vite j’ai réalisé que je m’étais fourvoyé, et j’ai ressenti de la douleur par rapport à ça. J’étais tiré des deux côtés sans savoir où était la justice. Je n’ai malheureusement pas eu la force ni le temps d’aller plus loin, j’avais envie de fuir rapidement. J’aurais dû avoir quelqu’un pour travailler avec moi dans le dialogue, mais c’est allé à 100 km/h, j’y suis allé, j’ai vécu, j’ai raconté…


Cette forme, notes personnelles et lettres à votre amie, était-elle pour vous le moyen le plus juste pour témoigner ?
J’ai décidé de publier les lettres d’un commun accord avec Caroline. Ces lettres c’est comme un testament. Je ne leur donnais pas de dimension journalistique. Je ne pouvais plus me placer comme tel, tellement j’étais anéanti. C’était tellement fort, un témoignage du cœur des hommes en ruine…


Vous mettre en avant de cette manière et dévoiler votre intimité et votre vie privée ont- ils été difficiles ?
C’est très difficile car tu dis tellement la vérité, tu t’exposes. Aujourd’hui beaucoup de monde le fait pour se faire valoir, mon travail pourrait ressembler de loin à une avant-garde … dans le mauvais sens ! Je pensais que les gens seraient terrifiés par ce que j’avais vu, par ce qu’ils en liraient, et qu’ils se demanderaient comment peut-on faire pour aider ces filles ? Je voulais donner conscience aux gens, que ça suscite des engagements, mais la plupart des questions c’était plutôt : « Comment est-ce que tu as réussi à revenir vivant ? ».


Avez-vous eu du mal à trouver un éditeur ?
Oui et non. Les gens s’exposaient peu à l’époque, la « real-tv » n’existait pas, et personne ne s’était exprimé de la sorte. C’est à la fois déroutant dans la façon de dire les désirs, c’est un univers brutal et horrifiant. Claude Nori m’a dit qu’il n’avait jamais vu quelqu’un d’aussi sincère et il a voulu le publier.


Comment a été reçu votre projet à sa sortie ?
Des gens l’ont très mal reçu. Untel disait que j’avais dit des choses trop bouleversantes, une autre s’indignait : comment Caroline avait-elle pu me laisser faire ça, « baiser avec des putes » et lui raconter… La presse de son côté a mal compris, Zoom avait publié un article non signé, disant avec quelque condescendance que j’allais trop loin, ou pas assez. J’aimerais bien retrouver ce texte méprisant que j’ai reçu comme un coup très dur, totalement en décalage par rapport à l’intensité douloureuse des moments au travers desquels je venais de passer. Les réactions étaient très variées et il m’a fallu un certain temps, comme une initiation, pour que j’en reçoive enfin des témoignages favorables. Quelqu’un qui racontait ses chroniques nomades avec les gitans à la première personne a été fortement inspiré, à l’inverse Charles-Henri Favreau qui est très puritain sur ces questions m’a déclaré sans ambages : « Vous faites des photos magnifiques, mais cessez d’écrire ». Il devait m’exposer et après cela je n’ai plus eu de nouvelles de lui. Patrick Roegiers, alors critique au journal Le Monde, après un texte que je lui avais fait lire sur le rapport entre un corps d’enfant mort sur les bord du Gange, et le souvenir d’un nounours d’enfance abîmé m’avait encouragé à publier mes textes et mes images, c’est pourquoi je l’ai remercié à la fin de ce livre, ce qui l’a surpris semble-t-il…, en fait il m’avait involontairement encouragé à entreprendre la mise en oeuvre de Ladies. C’est un livre sans masque, j’ai eu beaucoup de lourdes critiques et j’ai arrêté pendant un temps des travaux avec une telle dimension. Certains ont pourtant cru à ce projet comme Kodak qui l’a parrainé et pour lequel j’ai testé la nouvelle TMZ.Des confrères, des artistes comme Ilan Wolff, Ernestine Ruben…, des critiques comme Sophie Manrique ont compris et m’ont soutenu. Mais au départ l’incompréhension ou la moralisation ont dominé chez beaucoup de personnes qui m’ont brutalement attaqué. Cela a totalement changé aujourd’hui où, au contraire, la plupart des personnes découvrant cet ouvrage en ressortent subjuguées, comme par exemple Carole Lenfant qui m’a déclaré des choses très émouvantes qu’elle avait ressenties à la lecture de ce livre.


Vous parlez dans votre livre des analogies que vous souhaitiez faire, par exemple des moineaux en cage et les filles dans l’aquarium, mais vos images sont toutes placées en fin de livre, dans un ordre chronologique sans cette recherche, pourquoi ?
C’est l’éditeur qui a décidé de séparer les textes et les photos, moi je voulais mêler les deux, j’écrivais et je photographiais en même temps. C’était mon premier livre, je n’avais guère le pouvoir de peser d’un grand poids dans la maquette comme c’est heureusement maintenant le cas avec l’expérience et la notoriété. Par contre, j'ai réussi à imposer la réimpression car les premiers 3.000 exemplaires publiés étaient horriblement grisâtre. Il était impossible d'en nier l'évidence.


Comment regardez-vous votre projet aujourd’hui ?
Je ne le regarde pas car je n’ai pas souvent le temps de revenir sur mes travaux. J’ai trop de projets pour faire une introspection à rebours mais ça serait pourtant intéressant. Aujourd’hui, peut-être que j’y inclurais un encart plus informatif comme celui qui accompagnait ma proposition de reportage, pour avoir un regard plus journalistique peut-être. Mais je suis et je reste moi. On est ici dans mon rapport à une femme et ce qu’on va en découvrir, on est dans l’autobiographie presque plus que dans le reportage. On a dit de ce livre qu’il était Rimbaldien, j’ai essayé d’aller au bout des sens. Il est vrai que ce livre a des limites mais c’est quelque chose de fort, qui j’espère marquera son temps. On m’avait dit « tu vas te faire étriper », c’était dur, après j’ai arrêté d’écrire, il faut retrouver la force, mais c’est un livre intéressant et qui intéresse, la preuve.

Xavier ZIMBARDO

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