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Une photo de la galerie MALINKA
MALINKA
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Belle Malinka, ma petite princesse passage, oui oui, car si tu n'es pas sage, tu m'ouvres les portes du labyrinthe, et même si je comprends mal ton mystère, j'espère que, comme Ariane, tu me transformeras avant de me transmettre la formule magique, les paroles sacrées, inimaginables secrets, pour ressortir vivant de ses arcanes !

Tu es allée jouer dans le jardin de mon coeur, et j'y ai gardé la trace de tes pas, comme un rêve. Depuis ton passage, je n'ai pu couper une seule fleur, j'ai laissé la terre s'envahir de vastes herbes qui se perdent à l'horizon là-bas, très loin. Elles s'égarent vers où mon regard s'élance, vers là où tu te trouves, cette ville froide et blême où tu t'endors obscure comme un astre défendu. En cette cité aux mille églises et aux mille clochers silencieux, tu t'endors toute en or, seule, sans une main tendre posée sur toi, exigeante, insoumise, rebelle.

Malinka, te souviens-tu de ces vagues, la nuit de la toute première nuit, quand tu t'agrippais à mon corps, tremblante de peur et de froid et de surprise, mais rieuse, mais heureuse, surprenante dans ta peau de lune effarée, avec ta robe rouge si courte que l'écume blanche de la mer venait griffer ton sexe blond fragile avant d'atteindre le rivage endormi ? Telle une étoile tombée du ciel entre mes bras.


(Extrait de "Une étoile sur tes lèvres", Editions Iskra, 1962)

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