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Une photo de la galerie HOLI
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Violence, chaos et création (extraits)


(…) L’eau et le feu. On s’asperge et tout dégouline et tout gicle, tout retourne à l’amphibie. Inondation mais incendie des couleurs. Union charnelle des contraires.


La photographie est ici en sa plus grande force de témoignage. Le genre du reportage nous est devenu familier, il nous dépayse, parfois nous choque ou nous réveille. Mais ici il nous transporte dans un autre espace et un autre temps, il passe de l’autre côté du miroir qui renvoie l’exotisme vers notre univers occidental sous forme de tourisme. Si ces images ont la force de nous faire participer à cette cérémonie sauvage c’est par leur puissance plastique. Ces visions vécues par Xavier Zimbardo sont des bas-reliefs. Les torses mouillés et les drapés plaqués sur la peau ondulent, sculptés par la lumière dans l’unité d’une argile profonde. Mais tout en même temps l’air est saturé de vives couleurs qui font vibrer les surfaces et s’élèvent en nuages poudreux et mouvants. Rodin et Turner.


(…)


Jean-Claude LEMAGNY, Conservateur général pour la photographie contemporaine au département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France (BNF)




Critique par Antonin Sabot sur Photosapiens.com.


Il y a des livres qui vous marquent, qui vous font vous arrêter pour les contempler, pour vous assurer que ce que vous avez vu est bien réel. Holi, de Xavier Zimbardo est un de ceux là. Au premier abord on n’est pas sûr de voir des photographies, on pense à des peintures. Mais non. Xavier Zimbardo est bien photographe (dans la réputée agence Rapho qui plus est) et l’ouvrage qu’il propose, Holi, Fête de l’amour et du printemps est bien une représentation d’un événement tout ce qu’il y a de plus réel.
Sans notion péjorative aucune, ce rituel est pure folie. Folie de couleurs, de rires et de danses que reproduit a merveille Xavier Zimbardo. Tout n’est que verts saturés, rouges intenses et jaunes éclatants. Les participants eux-mêmes deviennent des couleurs vivantes. Ce sont eux qui font bouger la peinture, la poussière colorée.
Le résultat est incroyablement graphique. Chaque photographie est digne d’une peinture, tantôt fauviste tantôt impressionniste. De longs bâtons jaunes sortent d’une fumée verte, des mains de femmes se détachant sur un rouge intense, des visages au sourire édenté, du rouge jusqu’au fond des yeux. La profondeur de certaines couleurs retranscrit à merveille la profondeur mystique de la fête.

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