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VISAGES de PAIX

Après Israël, un jumelage avec la Palestine en projet
Emeline Cazi | Publié le 01.06.2006
AVEC le même entrain, les trois religieux ont raconté une nouvelle fois leur aventure. Celle de ce matin de janvier 2005 où
ils ont pris le Thalys pour assister au premier congrès mondial des imams et rabbins. Le grand rabbin de Sarcelles et les deux représentants de la communauté musulmane de la ville, chantres
des mains tendues, lançaient ensemble leur premier message de paix.
De Bruxelles (Belgique), ils sont rentrés avec des envies de rencontres entre jeunes, des idées de chorale judéo-musulmane,
des repas festifs. Il faut du temps pour tout mettre en place, répondent-ils quand on leur demande où ils en sont. Que les habitants s'emparent de ces projets aussi. Mais un an et demi après cette rencontre historique, l'élan n'est pas mort. Bien au contraire. D'autres idées fusent.
Le vernissage lundi soir de l'exposition « Visages de paix »
(NDLR : Xavier Zimbardo a photographié 80 imams et rabbins venus assister au premier congrès organisé par la fondation Hommes de parole) présentée pour la première fois en France à Sarcelles fut l'occasion d'en lister de nouvelles.
Les idées venaient cette fois des habitants, bien décidés à ce que la cohabitation dans le Grand Ensemble de l'une des plus importantes communautés juives de France et des musulmans se passe du mieux possible. Au lendemain des agressions antisémites de la rue des Rosiers à Paris, «et les relents d'actes antisémites et racistes », relevés par le maire de Sarcelles, tout prend encore plus de sens.
Spontanément, lundi soir, des femmes musulmanes ont demandé au micro un rendez-vous avec le rabbin. Accepté, « bien volontiers ». Au premier rang, des collégiens ont
découvert ce barbu à la kippa, accessible, sympa, prompt à répondre à leurs questions et à les inviter à la synagogue.


Puis vint cette question du fond de la salle. « Pourquoi ne pas jumeler Sarcelles avec une ville palestinienne ? » demande Nabil.
Justement, la ville y pense sérieusement. Sarcelles est déjà jumelé avec Natanya, station balnéaire de la côte israélienne. D'ici un an ou deux, elle pourrait être la première ville de France
à tendre la main à la Palestine et à Israël. Le message est fort pour la France, la banlieue et Sarcelles. François Pupponi, le maire (PS) de la ville, en discute avec la fondation Hommes
de parole depuis deux ans. Le « trimelage », puisqu'il faut inventer un mot, passerait d'abord par les jeunes, autour d'un ballon. Le maire imagine un vaste tournoi de football, Cyril Dion,
de la fondation Hommes de parole, rêve que les jeunes Israéliens et Palestiniens soient logés chez les Sarcellois.
Si symbolique soit-il, le geste est délicat. Il se prépare. Il a fallu
plus d'un an et demi pour mettre sur pied le premier congrès des imams et des rabbins. Les rencontres israélo-palestiniennes à Sarcelles ne se feront pas avant au moins un an.
«Imams et rabbins pour la paix - 80 portraits », de Xavier Zimbardo. Jusqu'au samedi 10 juin, à la maison de quartier des Vignes-Blanches, avenue Anna-de-Noailles, à Sarcelles. Tous les
jours, de 10 heures à 14 heures et de 15 heures à 19 heures, fermé le dimanche. Entrée libre.
Le Parisien

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