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Photos du thème abordé dans ce texte

"C’est la lumière qui fait vivre un tableau mais c’est la photo qui fait vivre la lumière" a toujours souligné Claude Berri, heureux propriétaire d’une collection de photographies parmi les plus réputées au monde.
Puisse demain, le célèbre producteur de cinéma, trouver dans la reprise de ses propos, l’invitation évidente à venir visiter ce Mois de la photographie de l’Oeil-en-Seyne consacré pour sa troisième édition à "Des lumières et des feux".
Grand maître de ce troisième élément, après l’Eau et l’Air , Xavier Zimbardo emprunte dès l’entrée de la Villa le chemin lumineux d’une création artistique follement dévouée à la jouissance de la lumière en mouvement. Pour dessiner sur les murs la calligraphie naturelle, la luminance de l’Inde jusqu’au sud de la France, que son œil d’artiste "touche" du regard pour mieux nous émouvoir. Xavier Zimbardo est parmi les photographes contemporains celui qui conjugue éclairage et ombre avec la maîtrise d’un chorégraphe qui se joue de la lumière avec une jubilation presque enfantine. Il écrit à la manière du Caravage, qui selon le célèbre critique d’art italien, Giuseppe Ungaretti, "force la lumière à concasser le réel pour bâtir ensuite à partir de ses débris lumineux dans la joie et la frénésie des sens une autre réalité".
Dans l’abbaye de Montmajour, comme dans les éclairages des villes, ses clichés sont autant d’éclats éblouissants de luminosité que des pépites d’or incrustées dans l’esprit des lieux telles les pierres dans les colonnes des cloîtres visités.
Pour mieux élever notre âme vers la sérénité des hommes de paix, rabbins et imams, qu’il a photographiés à la bougie. L’exercice très difficile lui a permis de réaliser une série de portraits de ces hommes de foi dépouillés de tout rapprochement caricatural avec les intégristes ou les communautaristes tapis dans l’ombre de l’actualité.
Seul existe le feu sacré de leurs convictions respectives, qui donne sur la pratique des religions du livre l’éclairage nouveau de la tolérance. Matisse est là qui disait que : "la lumière spirituelle naît de toutes les lumières absorbées"*.
Xavier Zimbardo manie son appareil comme un peintre son pinceau pour étaler sur la toile ou sur les murs les "cratères de clarté" qu’il revendique.


Sur la palette de la photographie contemporaine, Xavier Zimbardo occupe une place à part. Comme un trait d’union entre nous tous. Pietr Mondrian le soulignait : "la position de l’artiste est humble, il est essentiellement un canal".
Depuis ses débuts au club photographique de Sarcelles, la ville de son enfance, jusqu’à la notoriété internationale qui est la sienne aujourd’hui, l’adepte d’une photo en permanente révolution n’a jamais cessé de mener deux combats parallèles. Celui d’une photographie humaniste constamment engagée au contact d’une réalité, qu’il éclaire d’une profonde tolérance et celui du droit à l’exploration permanente de l’image photographique ,qu’il illumine d’une créativité quotidienne. "Très professionnel mais gardant la foi et la joie d’un véritable amateur je suis un amoureux de la vie et de l’art" précise Xavier Zimbardo. Il est avant tout habité par l’esprit de la photographie avant même que d’occuper celui des lieux qu’il découvre. Véritable Béjart et Pollock à la fois d’une chorégraphie permanente de la lumière "en utilisant les cratères de clarté des ouvertures (de diaphragmes) comme un pinceau serpent de lave lumineuse", Xavier est toujours en quête d’éblouissement. Grâce à la maîtrise qui est la sienne de toutes les techniques de l’argentique au numérique, sa photographie a la beauté parfois détonante au premier abord mais toujours féconde en "vibrations" d’une rare authenticité.
Xavier Zimbardo est le peintre-photographe par excellence de la luxuriance de toute lumière, du cloître de l’abbaye de Montmajour aux rives de Bénarès. Il provoque en chacun d’entre nous respect, recueillement, amour devant ses portraits à la bougie des rabbins et des imams venus aux Rencontres de la Paix à Casablanca. Leurs regards comme éclairés de l’intérieur font du nôtre le miroir "réfléchissant" d’une foi d’abord partagée dans l’Homme.
Xavier Zimbardo est l’inventeur de ces "giclées de lumière multicolores" qu’il a projetées, étalées sur Lyon, Paris devenant ainsi, par la magie de son œil, spectacle enchanté, hymne à "La Fée électricité", chère à Raoul Dufy.
Xavier est à la fois un Newton, un Faraday, qui magnétise notre regard pour provoquer l’étincelle d’une vraie émotion. Celle d’un enchantement devant le travail d’un magicien de la photographie. Il aime à dire : "malgré nos fascinants outils numériques, nous ne devrions jamais oublier que nous sommes les frères et les sœurs des peintres de Lascaux ou du Fayoum. L’outil n’est pas rien, et l’auteur n’est pas tout. Ce dont il s’agit, au fond, c’est d’en faire "quelque chose" qui porte un nom : Splendeur".
Ne nous privons pas du plaisir d’être éblouis.

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