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La compagne d'un sans-papiers meurt à Tours après s'être immolée par le feu.
SOCIÉTÉ. La femme qui s'était immolée samedi devant la maison d'arrêt du Mans pour protester contre l'expulsion de son compagnon sans-papiers est décédée dimanche matin au centre hospitalier de Tours (Indre-et-Loire), a-t-on appris de source hospitalière. Josiane Nardi, 60 ans, a été grièvement blessée après s'être immolée devant la maison d'arrêt du Mans (Sarthe) en présence de journalistes pour protester contre l'expulsion vers l'Arménie de son compagnon sans-papiers.
La victime, brûlée au troisième degré sur la quasi-totalité du corps, a été emmenée à l'hôpital du Mans puis transférée dans un état «très grave» à l'unité «grands brûlés» de l'hôpital de Tours, selon la préfecture. Elle avait donné rendez-vous en début de matinée à des journalistes de la presse locale pour attirer l'attention sur le sort de son compagnon avant de s'asperger le corps d'essence et d'y mettre le feu. Son compagnon, Henrik Orujyan, 31 ans, a été relâché samedi soir du centre de rétention de Rennes sur avis médical, pour être assigné à résidence dans la Sarthe, selon un collectif de soutien aux sans-papiers. Jean-Claude Boulard, le maire socialiste du Mans, a demandé «l'ouverture d'une enquête sur les circonstances du drame "dans une société qui peut conduire une femme jusqu'au bout du sacrifice pour sauver son compagnon».
(...) «L'inhumanité commence à se banaliser et à s'installer comme quelque chose de régulier. Cela suffit: on ne peut plus continuer comme ça», a dénoncé Julien Dray, porte-parole du parti socialiste, dans un communiqué reçu dimanche.
Mouloud Aounit, le président du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), a fait part de son «effroi» et appelé à «un urgent sursaut des consciences».
Les Verts de la Sarthe ont dénoncé la «logique sécuritaire et protectionniste déshumanisée» du gouvernement, tandis que SOS Racisme a regretté «la multiplication des gestes désespérés induits par une politique du chiffre aveugle en matière d'expulsions».
Le porte-parole du collectif sarthois «contre l'immigration jetable», Bernard Le Brun, a pour sa part évoqué «la chaîne des responsabilités et les politiques qui conduisent à de tels drames». «C'est toute une politique en terme de choix et de gestion administrative qui se retrouve mise en accusation. On ne veut pas que cette femme soit morte pour rien», a-t-il conclu.
À Tours, les militants du collectif de soutien aux demandeurs d'asile et aux sans-papiers (CSDASP37) ont fait part de leur «tristesse» et de leur «colère»: «Nous apprenons aujourd'hui avec tristesse et colère la mort de Josiane Nardi, âgée de 60 ans, à l'hôpital de Tours où elle avait été transférée (...) On ne peut plus accepter que des êtres humains mettent leur vie en danger ou portent atteinte à celle-ci uniquement parce qu'ils n'ont pas de papiers. L'Europe est capable, en un week-end, de trouver 1500 milliards d'Euros pour renflouer le système bancaire et elle ne serait pas capable d'accueillir dignement des êtres humains qui ont envie de vivre en son sein !», a déclaré le collectif dans un communiqué.
http://www.libeorleans.fr/libe/2008/10/la-compagne-dun.html?xtor=RSS-450

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