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LA METHODE TULSI
"JE T’AIDE, DONC, TU EN AIDERAS UN AUTRE" :
CREER UNE CHAINE DE SOLIDARITE LIBERATRICE


Cette histoire, si elle est avant tout celle d'un enfant et de son évolution, a également profondément changé Tulsi, sa façon de voir les choses, et les principes qu'il a posés dans son action.


C'était en 199O. Tulsi était en train d’acheter des légumes sur le bord de la route, à Lanka, non loin de chez lui. Un enfant d'une dizaine d'années l'accoste pour lui demander un peu d'argent, tout en lui racontant ses mésaventures. Il est venu tout seul du Bihar, à la recherche de ses parents sensés se trouver à Bénarès. En effet, son père malade est venu se faire soigner dans un hôpital de cette grande ville, et sa mère l'a accompagné, laissant le petit garçon seul (il n'avait ni frère ni sœur) dans son village.
Mais, arrivé à Bénarès, l’enfant apprend que son père est mort, et que sa mère est repartie au village. Aussi se retrouve-t-il seul, sans un sou, n'ayant pratiquement rien mangé depuis plusieurs jours et ne sachant que faire. Dans la conversation, il pose à Tulsi une question particulièrement touchante de par son innocence : Alors que, dans son village, si quelqu'un est en difficulté les gens vont nécessairement l'aider, pourquoi ici personne ne le croit lorsqu'il raconte son histoire et pourquoi tous le traitent de menteur ???
Alors, Tulsi propose de l'emmener au Centre Deva où il pourra manger et se reposer, avant de repartir pour son village. Après une seconde d'hésitation, et observant une nouvelle fois Tulsi, le petit garçon accepte. Découvrant le Centre et le travail de Tulsi pour les enfants handicapés, le garçon est impressionné et dit à Tulsi que ce qu'il fait "C’est vraiment du bon travail ! Oui ! Super !!!". Le lendemain, Tulsi lui donne son billet de train d'une valeur de 50 roupies, plus 50 roupies en espèces pour manger et boire, ou en cas de nécessité pendant le trajet. Le garçon promet alors à Tulsi de lui renvoyer cet argent pour le rembourser.
Après lui avoir assuré que ça n'était pas nécessaire, devant l'insistance de l'enfant, le Docteur Tulsi accepte, mais lui demande en échange une autre faveur. "Lorsque tu gagneras de l'argent, aide-toi aussi un autre enfant, en toute honnêteté et de façon désintéressée, et demande-lui d'aider à son tour. Ainsi, nous pourrons former une chaîne de solidarité."
En effet, outre l'aide qu’il apporte aux gens, Tulsi tente toujours de planter une graine d'entraide et de solidarité pour que, à travers eux, l'aide continue et se multiplie.


Près de dix ans plus tard, alors qu'il se trouvait dans son bureau au Centre Deva, quelqu'un demande à le voir.
"Me reconnais-tu ?" demande un jeune homme à Tulsi.
"Non, je ne sais pas, donne-moi des indices…"
Alors, le jeune homme lui remémore les faits, lui dépose sur son bureau un billet de 100 roupies et commence à lui relater ce qu’a été sa vie depuis ce jour. Il avait décidé de ne pas dépenser les 50 roupies extra que lui avait données Tulsi, et de les conserver comme porte-bonheur. Lorsqu'il est arrivé au village, sa mère était effectivement rentrée. Peu de temps après, il a décidé de vendre une petite parcelle de terre qui lui appartenait et, avec l'argent, de s'acheter un auto-rickshaw. Lorsqu'il eût gagné assez d'argent, il a revendu son auto-rickshaw et acheté une voiture, puis deux qui servaient de taxis. Puis, un jour, il a revendu ses voitures et a acheté deux gros camions de transport. Ainsi, en quelques années, le petit gamin sans le sou était devenu chef d'une assez grosse affaire, et gagnant beaucoup d'argent.
Mais depuis le début de son ascension, suite à la demande de Tulsi, il s'était fait une promesse: celle de nourrir chaque jour avant de prendre son propre repas, 10 enfants dans le besoin. Et depuis sept ans, il n'avait jamais failli à cette promesse. Tulsi, qui était ravi de constater la réussite de ce garçon et ses bonnes actions, afin de tester le réel changement intérieur et sa réelle disposition à aider l'autre de façon désintéressée, lui dit qu'il avait réellement besoin d'un camion pour son Centre. Il lui demanda s'il ne pouvait pas lui en faire don. C'est quand ce dernier lui répondit sans hésitation "Oui monsieur !", que Tulsi put réellement constater le niveau de détachement et de dévouement du jeune homme et qu'il put savourer sa victoire : celle d'avoir réussi à étendre la chaîne de la solidarité.

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